«Ah Vashti, ce n'est décidément pas facile d'être dans sa peau. Je ne peux pas dire que je sois une fille compliquée pourtant. J'ai juste l'impression que c'est le monde qui est compliqué autour de moi. Compliqué dans son manière de tourner à contre courant par rapport à ma vie. De manière générale, je suis une fille très calme et posée. Je l'ai toujours été. Discrète, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis et préférais me plonger dans les histoires que j'invente depuis mon plus jeune âge et que j'invente toujours.

Écrire a toujours été ma passion et je crois que je n'ai jamais été vraiment comprise par mon entourage pour ça. On me pensait renfermée alors que mon cerveau n'avait qu'un seul moyen de supporter la pression de mon imagination : un papier et un crayon.

Ce côté solitaire recèle cependant une immense envie de partage, de présence et de compréhension. Le problème est que ce n'est pas dans ma famille que je suis capable de trouver ce que je recherche vraiment. J'ai malheureusement le sentiment d'être un être à part, un extraterrestre ou une créature de mes propres fictions. Je me rêve souvent licorne, créature pure et libre, sans entrave, aussi virtuelle soit-elle, mais je retombe toujours dans le monde réel, terne et sans magie. Je rêve aussi parfois que le monde qui m'entoure est plus exceptionnel que je ne l'imagine, mais rien ne me laisse à penser que cela puisse être possible. Tout a l'air si carré à la maison, mathématique. Pas froid, non, mais scientifique.

Dans mon école, j'étais la bête noire de mes camarades pour mon côté tête en l'air. Bien que cela ne soit qu'une apparence, ça me vaut bien des surnoms que j'ai pris l'habitude de laisser s'envoler comme les feuilles d'automne dans le vent. Je ne leur en veux pas, ce n'est pas dans mon caractère. Je suis trop gentille parfois, ou alors, je ne prête pas attention à eux.

Je sais qui je suis, Vashti Stella Winslow et aucun surnom ne changera qui je suis au fond de moi. Je n'ai pas de grandes ambitions. Je rêve juste de pouvoir vivre de mon écriture et surtout, toujours savoir qui je suis vraiment au fond de moi. Et au fond de moi, la seule chose que je désire, c'est rendre ma famille fière. Ce n'est pas une mince affaire. Non pas qu'ils ne m'aiment pas, j'en ai pleinement conscience. Je les aimes beaucoup aussi. Mais la communication ne semble pas être notre fort. Nous ne semblons pas sur la même longueur d'onde, que dis-je, sur la même planète.

La mienne est basée sur le rêve, la leur sur la rationalité. Je rêve de mondes magiques, ils rêvent en chiffres et tableaux de classification périodique.
Quand, dans mes rares moments de révolte interne, je me prends à me demander pourquoi je suis si différente, je comprends que, en fin de compte, je ne suis pas aussi différente que ça de mes proches. J'ai plus pris du caractère de papa que je ne le crois. J'ai juste laisser les sciences de côté. Ça n'a jamais été mon univers et ça ne le sera jamais. Mon univers, c'est l'impossible, des mondes qui n'existent que dans mon esprit et que seuls les mots sont capables de leur donner vie.

Bon, dit comme ça, j'ai pas l'air d'être quelqu'un de très engageant. Lorsque je me relis, j'ai même l'impression d'être quelqu'un de renfermé. Oh non, je ne le suis pas. Il m'arrive même de rire franchement. Mais je ne peux le faire qu'avec les personnes que j'aime vraiment. Il m'arrive souvent de rire avec mon grand frère... Enfin, un peu moins depuis que papa lui a trouvé un emploi, c'est dommage. Il me manque. Et papa me manque aussi. Le problème est que je ne sais pas comment lui faire comprendre.

Depuis que j'ai quitté la maison pour vivre à Oxford, pour ma première année à l'université, nous nous voyons encore moins. Mais paradoxalement, je n'ai jamais autant parlé à Kili. Les kilomètres nous séparent et c'est comme si ils agissaient tels un aimant montrant à quel point nous sommes proches. Il a toujours été très proche, protecteur avec moi. Aujourd'hui, il m'arrive de ressentir un étrange sentiment à son égard, lié à la proximité qu'il a avec papa. Je ne lui en veux pas, pas plus qu'à papa, je ne suis pas comme ça. Mais je l'envie, un peu... Beaucoup. Je me dis parfois qu'il serait peut être possible de me rapprocher de lui, mais je n'ai pas encore trouvé le secret de ce mystère.

En attendant, je me concentre sur mes études, très consciencieuse, comme toujours. Mes premières notes tendent à me laisser entendre que j'ai ma place dans cette section de littérature fantastique. Je suis peux être plus intelligente que je ne le pensais après tout. Et peut être que si je parviens à un certain niveau d'excellence, le regard de papa se tournera enfin vers moi. Vu que je n'ai toujours pas trouvé comment faire le premier pas. »

« « Il était une fois une petite fille aux yeux profonds comme l'océan. Elle venait de voir le jour et ne voulait rien manquer de ce qui l'entourait. Elle fixait sa maman qui lui souriait et elle se dit qu'il n'y avait pas plus belle femme dans le monde. Elle aperçu son papa, un grand homme aux cheveux ressemblant aux siens, ce qu'elle ignorait encore. Son regard était doux, calme, apaisant, bien qu'un peu absent. Et son frère, le petit garçon près de son berceau, debout sur la pointe des pieds pour parvenir à toucher son pied. À son contact, elle su tout de suite qu'elle pouvait avoir confiance en lui, qu'il la protégerait toujours, aussi difficile cela puisse-t-il être. »

Voilà comment naquit le petite Vashti... Et Vashti ben... C'est moi.

Je ne me souviens pas de mon premier jour dans cet univers, mais il m'a été raconté que la première neige est tombée le jour où je suis sortie de la maternité. Les flocons se collaient à mes cheveux déjà longs pour un bébé de quelques jours et Kili essayait de les attraper.  

Puis vint le retour à la maison, les jours, les semaines, les mois. La petite Vashti était un bébé bien sage à ce qu'on m'en a dit. Qui souriait au premier venu et adorait se retrouver dans les bras de son papa pour s'endormir. Malheureusement, il se trouve que papa, il n'était pas souvent à la maison. Il était absorbé par son travail. Mais quand il était là, il était le meilleur papa du monde, le plus gentil, le plus doux, même si il semblait, dans ma tête de petite fille, qu'il était toujours un peu la tête dans les étoiles. En fin de compte, il était un peu comme moi, prit au piège de sa passion. La mienne, c'était les histoires. Maman m'en racontait une chaque soir avant de m'endormir. Un vrai ange maman.

Puis, quelques temps plus tard, ce fut au tour de Kili de m'en raconter. Il n'avait pas besoin de livres, il était capable de créer des histoires merveilleuses. Je ne sais même pas si il s'en souvient. Il lui arrivait d'accompagner ces histoires de musique, qu'il jouait à la guitare. Je me sentais en sécurité avec lui. Je me dis parfois qu'il a bien du arriver des jours où nous nous sommes disputés, comme tout frère et sœur, mais... Je n'en garde pas le souvenir. Certains me disent que je ne garde que les bons souvenirs en mémoires, et ce doit être vrai.

Kili était plus qu'un grand frère, il était presque devenu un père. Et pour cause... Un jour, papa n'est pas revenu à la maison. Même quand il rentrait tard, il venait me dire bonne nuit, et je restais éveillée ou alors, son simple contact me réveillait, mais là... Il n'est pas rentré. Et, peu de temps après,nous avons quitté notre maison, pour retrouver la terre de légende de mes ancêtres, l'Ecosse. Je ne m'en suis pas sentie blessée, ni rejetée quand il est parti... Pas vraiment... Enfin peu être un peu... Parce que c'est à partir de ce moment que je me suis plongée tête baissée dans l'écriture. J'étais encore toute petite mais...Mes propres histoires sont devenues mon monde, celui dans lequel je me sentais pleinement moi. Où les gens n'étaient pas capables de me décevoir. Peut-être ai-je été emporté par l'atmosphère magique de l'endroit où nous habitions à présent ou... Alors... Eh bien... Je n'aimais plus vraiment le monde dans lequel j'étais. Mes amis étaient des licornes et des fées... Pas de prince charmant pour moi, seule la beauté de la nature et la douceur de la liberté.

Oh, mais papa n'a pas complètement disparu, il est resté un papa présent... A sa manière. Je n'étais encore qu'une enfant, pas même une ado.  Je me contentais d'une présence occasionnelle où il me semblait être le meilleur papa du monde, encore une fois. Et puis, j'ai grandi. Je sais que je n'aurais jamais du faire ça... Mais il semble que cela soit inéluctable. Je n'ai pas réussi à y couper. Et, justement, je me suis coupée du monde. Les mondes imaginaires que je créais sont devenues une échappatoire pour accepter l'absence de celui qui aurait du, à mes yeux, être là plus souvent. D'autant plus que papa était de plus en plus présent pour Kili, devenu un jeune homme très doué. Je me suis sentie comme rejetée par les deux seuls hommes de ma vie. Le paradoxe est que plus je me suis enfermée dans ces mondes, plus je me suis éloignée de lui, de papa, de maman, de tous ce que j'aimais. Mon cœur les aimait, mais mon corps était bien en peine de l'exprimer.

Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai du blesser papa le jour où « sa petite merveille » n'est pas venue lui sauter au cou comme elle le faisait à chaque fois qu'il apparaissait à la porte. Ce n'était pas de l’indifférence ou de la colère, juste une habitude qui s'est évanouie. L'habitude est aujourd'hui de me contenter d'un « bonjour papa ! » que j'aimerais bien transformer à nouveau. Redevenir sa petite fille... Mais qui a grandit.

À moins que je ne fasse encore des idées et qu'il ne se soit même pas rendu compte du changement de personnalité que j'essaye aujourd'hui de réajuster. Je me dis que ça me ferait encore plus mal.

Je sais que Kili a essayé, tant bien que mal, de me rapprocher de lui. Ils sont aujourd'hui tellement proches l'un de l’autre, travaillant main dans la main. Je l'envie un peu... Beaucoup... Je rêve de pouvoir être aussi proche de lui. Lui montrer que ce que je fais peu apporter au monde autant que son travail. Mais je n'arrive pas à me dire qu'il sera capable de m'aimer telle que je suis aujourd'hui. Je vis dans un monde tellement éloigné du sien, où la science s'appelle magie et ou la beauté de l'univers ne se cantonne pas à des boules de feu mais un firmament empli de diamant que le grand sorcier de la forêt interdite sera capable de tailler pour la princesse le jour de son mariage.

C'est pourquoi, depuis une année, je me suis réveillée. Je n'ai pas abandonné mes histoires, mais elle ne sont plus le monde dans lequel j'évolue. Un gros travail sur moi a abouti, je me comprends mieux moi-même, c'est déjà un grand bond en avant. Maintenant, je tente de me rapprocher du monde qui m'entoure. J'ai validé avec mention mon diplôme secondaire et j'ai quitté le cocon familial pour m'installer à Oxford. Je suis inscrite en première année d'études en littérature fantastique... Je me dis que présenter un diplôme affirmant de mes capacités à ma famille et surtout à papa, lui rendra en quelque sorte sa petite merveille. Pour l'instant, je me débrouille plutôt bien. Je regrette juste que papa ne soit pas venu me voir ici, dans ma nouvelle vie. Mais... Ce n'est que le début. Il ne faut pas désespérer. Je me dis que c'est à moi de faire le premier pas. Que nous sommes en fin de compte plus semblable que je ne l'imagine et que parviendrai bien à dépasser cette forêt sombre qui nous sépare, que je ferai le saut de l'ange jusque dans ses bras.

La seule chose qui m'échappe encore dans ce monde, à laquelle je n'arrive pas à mettre la main dessus ou alors, à laquelle je n'arrive à prêter une réelle attention, c'est l'amour. Une relation amoureuse me semble étrangement la dernière chose à laquelle j'ai envie de m'attacher en ce moment. Les études et ma famille sont ma priorité.

Peut-être que je deviendrai la nouvelle J.K. en prime... »

Derrière ce fabuleux personnage, je suis Missfantasy, mais vous pouvez m'appeler la Miss et j'ai 29 ans. Je suis tombée dans la marmite whovienne il y a de ça 6 ans et je crois que je ne pourrai pas en sortir. En quelques épisode, je suis devenue une tennantienne gravement atteinte et... OMG, je craque pour papa, c'est grave ça?
J'ai découvert ce forum en en me baladant sur les patenariats de Sherlock : The infinite network et grâce Harry là-bas (j'ai oublié ton nom ici!) et une belle et longue discussion avec Rookie (ou James E Riddler le cyborg si vous préférez!).
Honnêtement je le trouve Trop super pour une whovienne qui adore écrire, l'ambiance semble incroyable..

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<pris>■</pris> <bottin>Emma Watson</bottin>  –  « Vashti Stella Winslow  »